Luc Svetchine, est architecte à Nice et l’auteur d’un carnet d’aquarelles aux éditions Gilletta qui révèle Nice et ses collines sous un nouveau jour. Cet angle c’est celui de l’œil expert de l’architecte et d’un dessinateur talentueux qui au fil de ses joggings à dénicher des perles rares de notre patrimoine. Ainsi ces trésors croqués et commentés à travers ses « balades choisies » doivent plus à la poésie du lieu qu’à l’orthodoxie stylistique de l’architecture.
Nice n’est-elle pas la ville d’un éclectisme bigarré où la fantaisie foisonne au hasard des pentes reliant collines et vallons ? L’ouvrage révèle le charme insolite d’une mosaïque d’ambiances collectées lors de déambulations dans les passages, escaliers, calades et autres voies sans issues. La villa bourgeoise des années vingt, la plus modeste des « maisons de poupées » ou encore la traditionnelle maison niçoise au toit à quatre pentes fusionnent pour créer un décor unique. Le goût pour la marche ou le jogging transforme ces parcours en savoureuses promenades architecturales et font de cet ouvrage un séduisant témoignage du patrimoine bâti niçois dont l’avenir reste toutefois incertain.
Le parcours de cet architecte/joggeur/aquarelliste passe bien sur par les collines de Cimiez révélant des richesses parfois insoupçonnées comme celles du versant isolé de l’avenue Caravadossi ; l’étrange Villa Indonésienne au débouché du petit chemin de Valrose ; la Villa Caméline de l’avenue Monplaisir et ses « délicieuses meringues » ; la légendaire Cité des aveugles bâtie en 1924 sous l’impulsion d’un des rescapés du naufrage du Titanic : Samuel Goldenberg ; La pente de l’avenue Daviot avec son chapelet multicolores de maisons à deux étages qui lui donne un faux air du vieux San Francisco. Bref tout une poétique de l’architecture à laquelle Luc Svetchine, qui participera aux Journées du patrimoine en septembre, à rajouter sa propre poésie.
http://www.editionsgilletta.com/livre/sur-les-collines-de-nice-balades-choisies