Publié en 1954, l’ouvrage de Michel Carrouges, Les Machines célibataires exhausse au rang de mythe moderne les complexes opérations copulatoires décrites par Marcel Duchamp dans la machinerie du Grand Verre (La Mariée mise à nu par ses célibataires, même, 1915-1923). Dans les termes de Carrouges, cette nouvelle mythologie interroge la place inédite que prend la machine dans l’histoire des idées relatives à la génération humaine et dans l’imaginaire anthropologique de l’engendrement, de la filiation et de la sexualité. A partir du Grand Verre, la portée de cette mythologie est examinée dans d’autres œuvres des avant-gardes dadaïstes et surréalistes, dont Arnauld Pierre étend encore le panorama du côté du pop art et de la culture populaire contemporaine.
Arnauld Pierre (né en 1967) est professeur en histoire de l’art à Sorbonne Université. Ses travaux portent sur les avant-gardes, l’abstraction et l’imaginaire scientifique et culturel de la modernité. Spécialiste de Francis Picabia, il est l’auteur d’un essai monographique sur l’œuvre du peintre (Francis Picabia, la peinture sans aura, éd. Gallimard, 2002) et vient de faire paraître, avec le Comité Picabia, le 4e volume de son catalogue raisonné (fonds Mercator, 2022). Auteur de plusieurs essais et catalogues d’exposition sur l’art optique et cinétique, son dernier ouvrage publié (Magic Moirés. Art et science du moiré selon Gerald Oster, éd. Macula, 2022) explore la vogue des moirages dans l’art et la culture des années 1960.
En 2022, il a coorganisé le colloque international Fernand Léger, une pensée cinématographique, au Centre André Chastel, Paris, et au musée national Fernand Léger, à Biot, avec les équipes des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.
Conférence à l’auditorium du musée
Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
Mardi 24 janvier 2023, à 19h
Conférence d’Arnauld Pierre
Les Machines célibataires, un tournant anthropologique
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