Le 6 décembre sur la scène de l’auditorium du Musée Chagall, un danseur accompagné d’un contrebassiste réalisaient une performance chorégraphique. Une première pour le célèbre musée de Cimiez qui vient de fêter ses 40 ans !
Le seul musée national dédié à Marc Chagall est à Nice sur la colline de Cimiez. Voici 40 ans il fut inauguré en présence du maitre et d’André Malraux alors ministre de la de la culture. Cette maison mère du peintre russe exilé à Vence s’est doté depuis l’origine en plus de ses espaces d’exposition, d’un grand auditorium qui accueille régulièrement des conférenciers pour des cycles de conférences sur l’art, mais aussi en résidence toute l’année la fleur des musiciens de l’orchestre philarmonique de Nice pour des concerts autour du répertoire de la musique de Chambre ou de la musique contemporaine. Cette salle rehaussée d’un superbe vitrail réalisé par Chagall accueille désormais une des plus emblématique danseur des Ballets de Monte-Carlo pour de nouveaux rendez vous ouverts au public.
« Le musée Chagall est dédié à la collection confiée par Marc Chagall à l’état, mais c’est aussi un musée thématique qui explore l’œuvre du peintre en transversalité, avec des prêts extérieurs, ou sur l’invitation d’artistes contemporains. Chagall voulait que ce musée soit aussi ouvert au dialogue avec toutes les spiritualités ainsi qu’aux autres formes d’expressions artistiques. L’auditorium a pérennisé cette volonté en s’ouvrant à la musique puis aujourd’hui à la danse. Deux disciplines qui trouvent légitiment leur place ici car Chagall a toujours été fasciné par le monde du spectacle, comme en témoigne les thématiques du cirque ou de la danse récurrentes dans son œuvre. » Explique Sarah Ligner, le jeune conservatrice qui a 28 ans vient de prendre la direction du Musée. En effet les arts vivants sont au cœur de la vie du peintre. En 1950 il réalise Le Cirque bleu puis la La Danse un véritable hymne à la joie peint pour le théâtre londonien du Watergate qui se voulait en son temps un lieu expérimental ouvert à tous les arts. Deux œuvres qui témoignent de ce lien indéfectible que l’artiste noua au fil de sa vie avec le monde du spectacle, de la décoration du Théâtre juif de Moscou en 1920 au projet monumental de la coupole de l’Opéra de Paris en 1964 « sans oublier les nombreux décors et costumes qu’il dessina pour l’opéra comme La flûte enchantée ou pour les ballets. Chagall été très intéressé par cet art. Nous avons donc décidé d’un partenariat avec Les ballets de Monte-Carlo qui célèbre en décembre leur 20 ans sous la direction artistique de Jean-Christophe Maillot. C’est l’un de ses plus fidèles danseurs solistes Gaëtan Morlotti, qui interviendra cette année pour des propositions chorégraphiques en rapport avec le lieu. » Gaëtan Morlotti à intégrer les ballets de Monte-Carlo en 1986. Il travaille avec Jean-Christophe Maillot depuis 1986, époque où le chorégraphe était encore à Tours, sa ville natale. Il est depuis septembre 1993, soliste des Ballets de Monte-Carlo. Il s’est illustré dans des créations mais aussi dans des rôles du répertoire des Ballets Russes et du répertoire contemporain.
La première performance dansée de Gaëtan Morlotti au Musée Chagall se fit le 6 décembre en complicité avec Eric Chapelle, contrebassiste à l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo mais aussi avec l’auditorium et son public, la connexion étant le thème sur lequel les deux artistes improvisèrent. Gaëtan Morlotti, après la représentation avouant s’être largement nourri de l’énergie du lieu et notamment de ses trois vitraux monumentaux représentant La création du monde.
