Longtemps, c’est-à-dire de ses origines grecques jusqu’au XVIIIe siècle, la ville de Nice se limita au triangle compris entre la colline du Château, le torrent Paillon et la mer. Au-delà, mise à part une étroite frange de faubourgs, la présence humaine se limitait à des fermes ou à des résidences campagnardes de l’élite locale. Le souvenir même de la ville romaine de Cemenelum, abandonnée semble-t-il dès le Ve siècle, était oublié.

 

En revanche, le riche terroir de la vaste plaine centrale, son irrigation suffisante par les eaux descendant de la colline de Gairaut, l’exposition favorable des pentes des collines de Cimiez et Rimiez et, plus tard, le panorama qu’elles offraient et la fraîcheur de leurs vallons ont fait des ces quartiers du terroir niçois un espace dévolu à l’agriculture et, avec la naissance du tourisme, à la villégiature.

 

Voies de communication importantes et parcellaire géométrique laissent penser que cette partie de la plaine centrale niçoise était donc déjà largement cultivée à l’époque antique, sans doute au profit de cultures maraîchères, tandis que l’olivier s’épanouissait sur les contreforts de la colline. On ne s’étonnera donc pas de voir les toponymes se référer d’abord, dans le temps, à des éléments naturels (comme Brancolar semble renvoyer au niçois brancoulà qui signifie chanceler, au sens de terres instables).

 

LA VILLE GAGNE LES VALLONS

 

Au début des années 1880, le choix par Henri Germain (1824-1905), fondateur du Crédit Lyonnais d’une villégiature à Nice, dans le quartier de Brancolar, allait précipiter l’urbanisation tant des coteaux occidentaux de Cimiez que de la plaine voisine. 

 

Sébastien-Marcel Biasini, déjà à l’œuvre au château Valrose, concevra alors la très classique villa Orangini, dans ce même quartier de Brancolar, tandis que le Crédit Lyonnais devient propriétaire des terrains couronnant la colline de Cimiez sur lesquels seront construits hôtels et villas bourgeoises.

L’établissement conjoint, en 1882, des deux plans régulateurs de Cimiez et du quartier dit Saint-Maurice annonce l’arrivée de la ville par le percement des futurs boulevards homonymes (le boulevard Saint-Maurice est l’actuelle avenue Borriglione) qui doubleront ou effaceront les antiques chemins.

 

palais orangini cimiez nice web

 

Mais, dans un premier temps, ils ouvrent aussi au peuple industrieux de Nice, augmenté chaque année d’une laborieuse immigration ombrienne, piémontaise et toscane, de nouveaux accès à une campagne qui se rapproche avec la création des premières lignes de tramway (1900). 

 

C’est ainsi que, non loin des fastes et des mondanités des villas Chambrun, Valrose et Orangini, dans un vallon qui devient celui des Fleurs, se multiplient bientôt auberges et baleti, jeux de boules et longues tablées printanières et estivales où, à l’abri de la laupia, on savoure pan-bagnat et vin de framboise. 

 

Se construisent alors dans la campagne environnante nombre de ces  » maisons niçoises  » à plan carré si joliment caractérisées par leurs frises fleuries sous l’avant-toit.

 

De la cité romaine de Cemenelum aux somptueuses villas de la Belle Époque, Cimiez a traversé les siècles en conservant un charme indéniable. Comme le disait Henri Matisse, ‘Cimiez, c’est pour moi la Grèce’. Ce quartier, où l’histoire se mêle à l’art, s’est transformé au fil des siècles pour devenir aujourd’hui un quartier résidentiel prisé, où les habitants et les visiteurs apprécient la qualité de vie et le riche patrimoine culturel. »



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