L’exposition en cours au Musée Chagall donne à voir et à revoir jusqu’au 6 octobre l’œuvre de l’un des maitres d’une nouvelle peinture figurative où la réflexion prend le pas sur l’acte, où l’objet se substitue à la matière.
Denis Castellas (né en 1951 à Marseille, vivant à Nice) a recours dans son travail à la surabondance des images – portraits d’enfants, de musiciens, philosophes, reproductions d’objets divers, éléments de bandes dessinées… Si cette prolifération puise dans des registres variés pour autant l’image qui advient sur la toile n’est qu’un alibi, qu’un prétexte pour affirmer la réalité première de la peinture et du geste qui la sous-tend. Pour Denis Castellas, nul doute que la peinture soit aussi une affaire de « toucher ». Par la légèreté de sa touche picturale, l’artiste s’impose au-delà de la texture, comme un peintre du geste et de l’expression.
La fluidité qui se dégage de la surface de ses toiles se nourri en profondeur de différentes couches de peinture comme autant de temps et d’espaces. C’est une surface sensible émergeant d’un chantier où les traces colorées, graphiques cohabitent avec les marques de gommage, d’effacement, de recouvrement et de saturation. De cette dualité jouant sophistication et épure nait toute la force créative de Castellas et d’une œuvre atemporelle qui met en lumière comme on a pu le dire : « l’élégance de l’incertain ».
Cette quête en perpétuel mouvement ne perd jamais de vue sa finalité explique l’artiste « l’exposition au musée Chagall est, pour l’essentiel, constituée d’œuvres réalisées ces deux dernières années et d’objets réalisés, eux, dans les années 1980 ou 1990. Les œuvres de ces dernières années marquent une rupture avec la période picturale précédente, comme les objets constituaient une rupture avec ce qui les précédait. En dehors de la simplification des gestes dans la mise en œuvre, je pense que, dans l’un comme dans l’autre cas, on est confronté à un sentiment relevant de la poésie comme lecture du monde et comme moyen de l’habiter. »
Denis Castellas Du 14 juin au 6 octobre 2014
Musée national Marc Chagall
