Emmanuelle Nègre travaille autour du cinématographe pour ce qu’il produit comme fiction mais également et surtout pour ses propriétés cinétiques. Ainsi dans ses travaux explorant l’image lumineuse en mouvement, elle interroge le format (numérique, analogique), le support de diffusion (projection, écran, tablette), les expérimentations liées au procédé filmique (trucages, transferts, inversions) ainsi que les phénomènes optiques (interférences, diffractions, polarisations).
En décortiquant ces procédés, et en les soumettant à des expériences, détournements, accidents, l’artiste alimente son imaginaire et construit son propre laboratoire poétique. Certaines de ses œuvres manipulent des classiques hollywoodiens (Dracula, Psycho, The Shining) qui, d’une manière ou d’une autre, questionnent leur genre et le cinéma dans son ensemble. Dans son œuvre « Remake » (2013), Emmanuelle par jeu d’optique en fonction du déplacement du spectateur, superpose les deux versions du film Psycho (Hitchcock -1960 et Van Sant -1998). Par cette double-projection simultanée, elle donne naissance à un nouveau film, expérimental, dans lequel se croisent les images en noir et blanc et en couleur, les bandes sonores mais aussi elle réinvente un espace filmique. D’autres systèmes sont utilisés pour distordre ces films et proposer à chaque fois une nouvelle relecture: The Shining, montré sur un thaumatrope, peut être vu tout à la fois à l’endroit et à rebours; l’image de Dracula apparaît et disparaît entre un téléviseur et un projecteur DVD mis en confrontation…
Chaque fois l’artiste se détache du récit fictionnel pour initier une narration plastique sublimant les qualités optiques du cinéma : le film devient alors matière et se déforme au gré de ses intentions.
Exposition visible du 11 au 18 septembre de 15h à 18h30
puis sur RDV jusqu’au 2 octobre
Info +33 (0)7 83 82 05 86 // helene.fincker@villacameline.fr
MAISON ABANDONNÉE [VILLA CAMELINE]
43, avenue Monplaisir 06100 Nice
Parking église Jeanne d’Arc
Tram arrêt Borriglione ou Libération