Le long de l’ancien boulevard de Washington, côté Sud sur l’ancienne propriété Pollonais, la Société Foncière Lyonnaise avait projeté de constituer deux grandes parcelles le 23 mai 1892, sur lesquels l’architecte Durand construisit quatre villas pour le négociant parisien François Chabaud.
La Villa Les Hespérides, qui a donné son nom à la résidence actuelle, était autrefois nichée à l’angle de l’avenue George V et du boulevard de Cimiez à Nice. Elle fut érigée vers 1894 aux côtés du Château de Cimiez (plus tard rebaptisé Villa Nobili) et de la Villa Chabaud (aujourd’hui Villa Aurore).
La troisième parcelle (à l’angle du boulevard de Cimiez) fut négociée par convention avec l’ancien notaire Félix Mirot, puis mise aux enchères en 1914. Ne trouvant pas de preneur, elle ne fut vendue que le 2 juillet 1918 pour 325 000 francs à Alexis Rey, un riche industriel de la région de Rennes.
Inspirée par la mythologie grecque, son nom évoquait les nymphes des Hespérides, gardiennes d’un jardin aux fruits d’or, symbole d’exotisme et de raffinement.
Le parc de cette villa, remarquablement entretenu, suscitait l’admiration des visiteurs de Cimiez. Le mérite en revenait au jardinier paysagiste Sarzotti, logé dans un pavillon donnant sur l’avenue Flora avec son épouse Angèle, qui était cuisinière. Les haies, massifs et pelouses étaient d’un si bel effet que le jury de la Société d’Horticulture décerna à la villa le deuxième prix (médaille d’argent) des jardins de moins de 2000 m², offert par le ministre de l’Agriculture.
On remarque sur d’anciens plans l’existence d’un chemin de servitude fort raide traversant la propriété. Il partait du rond-point de l’avenue Flora, à la hauteur de l’actuel saule pleureur, et rejoignait le boulevard de Cimiez puis l’avenue des Arènes. Ce chemin a aujourd’hui disparu.
À la mort de son propriétaire en 1949, la villa et son parc furent évalués à 5 000 000 de francs, l’inflation étant passée par là. Malheureusement, cette superbe villa fut également démolie et remplacée en 1965 par la Résidence Alexandra-Hespérides.
Si son éclat d’antan s’est estompé, le souvenir de la Villa Les Hespérides demeure, témoin d’une époque où Cimiez rayonnait comme l’un des quartiers les plus élégants de Nice.
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